Rencontre avec Virginie Raisson-Victor, présidente du GIEC des Pays de la Loire

Rencontre avec Virginie Raisson-Victor, présidente du GIEC des Pays de la Loire

13 mai 2024

Géopolitologue et prospectiviste, Virginie Raisson-Victor revient sur les grands enjeux du réchauffement climatique sur notre territoire, et les premières actions à mener.

Virginie Raison Victor

Crédit : Christophe Levet

Vous avez récemment publié deux rapports sur le climat à l'échelle de la région. Comment se traduit le changement climatique en Pays de la Loire ?

On observe d’abord une élévation des températures moyennes. La région a connu une hausse de +1,6 °C en 60 ans. Le changement climatique se traduit également par l’augmentation des vagues de chaleur et de leurs impacts sur les personnes (stress thermique, accidents du travail), les infrastructures (dilatation des rails par exemple), les villes et habitats (îlots de chaleur) mais aussi sur la faune et la flore. À son tour, l’élévation du niveau de la mer entraîne le recul du trait de côte et un risque accru de submersion en cas de tempête ou de forte houle. 

La Loire est tout particulièrement touchée…

En période d’étiage, le recul des précipitations entraîne une baisse du débit fluvial. Or, s’il est insuffisant, le débit ne permet plus d’éviter la remontée du bouchon vaseux dans l’estuaire. Le risque, c’est alors que l’eau ne puisse plus être traitée. À leur tour, la baisse des précipitations du printemps à l’automne et les modifications du cycle de l’eau limitent la recharge des nappes phréatiques dont la région est déjà faiblement pourvue. 

Quelles actions collectives pouvons-nous mener afin de ralentir le changement climatique ?

Si les engagements pris dans l'Accord de Paris (2015) ne sont pas tenus, les impacts continueront de s'amplifier. Il est donc important de tenir nos engagements par le développement de la biomasse pour augmenter des puits de carbone. Il faut également réduire l’empreinte carbone régionale grâce au déploiement des énergies renouvelables, à l’amélioration de l’efficacité énergétique (habitat, industrie, transports) et aux changements de pratiques (mobilités, alimentation, économie circulaire…). 

Et plus localement ?

Déjà, les acteurs industriels de la région devraient mener un double diagnostic : celui de leurs émissions de gaz à effet de serre et celui de leur vulnérabilité au changement climatique. Car c’est sur cette base qu’ils pourront ajuster leur stratégie d’atténuation et d’adaptation. Parfois, on assistera même à de véritables redirections. À ce titre, la contribution de Nantes Saint-Nazaire Port à la production d’énergie renouvelable est emblématique des transformations possibles, voire des opportunités à saisir. À son tour, la capacité des chantiers navals à faire évoluer la propulsion des navires, voire la demande elle-même, devient un enjeu important pour le secteur maritime comme pour la région

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le dernier numéro de West Link.