Plein gaz sur la transition énergétique

Plein gaz sur la transition énergétique

22 août 2022
West LinkHydrogène

L’hydrogène représente aujourd’hui moins de 0,05 % du marché mondial de la production d’énergie. Mais son potentiel de développement est énorme, porté par l’accélération de la transition énergétique. Explications de Mikaa Mered, auteur et enseignant à HEC Paris, spécialisé dans la géopolitique et la géoéconomie du changement climatique.

À la fois, source et vecteur d’énergie décarbonée, l’hydrogène est aujourd’hui au cœur de la transition énergétique. Pour quelles raisons ?

« Dans les années à venir, nous allons devoir massivement électrifier nos économies afin de respecter les objectifs des accords de Paris. Mais l’électrification ne répond pas complètement aux besoins de flexibilité de nos économies. Si les outils stationnaires peuvent être directement connectés aux réseaux, les équipements mobiles nécessitent une motorisation propre, soit à partir de batteries électriques, soit de piles à combustible à hydrogène. Ces dernières, rechargeables en quelques minutes au contraire des premières qui représentent une immobilisation de plusieurs heures pour un opérateur, offrent un avantage indéniable. »

Quels sont les autres atouts de l’hydrogène ?

« L’autre point fort est que l’électricité produite peut être stockée puis redéployée avec plus de flexibilité. C’est nécessaire pour atteindre le plein potentiel des énergies renouvelables intermittentes, qui ne produisent pas de l’électricité en permanence. Les coupler avec l’hydrogène permet de lisser cette intermittence. C’est vraiment un élément débloquant de la massification des investissements et un formidable accélérateur d’innovation dans les territoires. »

Toutes les régions se sont dotées d’un plan stratégique hydrogène. Où se situent les Pays de la Loire ?

« On observe un engagement très fort depuis trois ans au travers du programme régional « Planète Hydrogène, énergies atlantiques, énergies du futur ». Les Pays de la Loire sont structurés autour de trois grands écosystèmes territoriaux : Le Mans, La Roche-sur-Yon avec Lhyfe et enfin Nantes Saint-Nazaire Port. L’interconnexion des différents acteurs avec leur hinterland grâce au réseau multimodal, leur façade maritime permettant l’implantation d’éoliennes offshore mais également leurs besoins en usage d’outils font des ports un terrain propice à la structuration d’une filière hydrogène. La décarbonation leur offre également de nouveaux débouchés, beaucoup plus captifs, et qui contrairement aux énergies fossiles ne sont pas prêts de disparaître. C’est encore plus vrai pour Nantes Saint-Nazaire Port qui en tant que grand importateur de GNL a naturellement vocation à devenir un grand port à hydrogène. »

Mikaa Mered