À la découverte du pôle formes-écluses de la Business Unit Saint-Nazaire
Ils sont la porte d’entrée des bassins nazairiens. La vingtaine de salariés du pôle formes-écluses de la Business Unit Saint-Nazaire (BUSN) de Nantes Saint-Nazaire Port garantit le bon déroulement des mouvements des navires entre l’estuaire et les bassins, mais aussi l’entretien et la gestion des formes de radoub. L’entité assure un rôle primordial dans le bon fonctionnement de la zone 7 jours sur 7.
Dimanche 23 août, cinq heures du matin. Malgré la pénombre, les passionnés sont déjà prêts. Aux abords de la porte amont de la forme Joubert, ils ont installé appareils photo et caméras sur leurs trépieds. Aucun ne veut manquer une miette du spectacle. Dans quelques minutes, le paquebot construit par les Chantiers de l’Atlantique, le Celebrity Apex, stationné depuis plusieurs mois dans le bassin de Penhoët, va quitter l’enceinte portuaire pour gagner son mouillage au large.
Pour l’instant, la seule lumière visible est celle de la salle de traction qui commande l’ouverture de la porte amont. Dans le bruit des engrenages qui commandent l’ouvrage, la porte commence à coulisser lentement comme avalée sous le tablier, monté sur vérins hydrauliques et relevé pour l’occasion. Pour assurer la bonne ouverture des portes amont et aval, les équipes du pôle formes-écluses ont préparé le terrain. Les accès ont été sécurisés, voire interdits.
Mise à niveau
Une fois la porte amont totalement ouverte, l’opération proprement dite peut commencer. Le ballet se met en place. Tandis que les remorqueurs tractent l’immense paquebot pour le placer dans l’axe de la forme, les lamaneurs entrent en scène. À l’aide de leur nouvelle vedette, ils installent les défenses de quai pneumatiques tout au long de la forme pour protéger les flancs du navire. Quand le bateau et ses trois remorqueurs ont pris place dans la forme, la porte amont est refermée, puis les vannes ouvertes en aval pour mettre l’écluse à niveau de la Loire.
Parer à toute éventualité
« Nous disposons d’un temps limité par la marée, souligne Nicolas Gabard, un des trois contremaîtres du pôle avec Patrick Chaillou et Sébastien Allehaux, de service ce jour-là. Nous sommes présents pour parer à toute éventualité. L’ouverture des portes est automatisée, mais nous pouvons passer en mode “manuel” si besoin. » Durant toute la manœuvre, Nicolas Gabard multiplie les allers-retours le long de la forme Joubert. Il jette un œil sur le tableau de niveau avec la Loire, remonte pour vérifier la bonne fermeture de la porte amont… tout en assurant (avec le sourire !) la sécurité des badauds venus assister au spectacle. Ce jour-là, huit personnes (4 pour l’équipe de nuit et autant pour celle de jour) sont mobilisées. Une fois l’eau de la forme au niveau de celle de la Loire, la porte aval peut s’ouvrir et libérer, dans l’estuaire, le paquebot salué par le public massé sur le môle du Petit-Maroc.
Deux paquebots en deux jours
L’opération est réussie ! Bien qu’assez exceptionnelle, elle sera pourtant renouvelée dès le lendemain. En effet, un autre paquebot, le MSC Virtuosa, a franchi la forme Joubert dans l’autre sens à peine 24 heures plus tard. Construit dans le bassin C des Chantiers de l’Atlantique, il a pris la place du Celebrity Apex dans le bassin de Penhoët pour finir d’y être équipé.