Infrastructures terrestres : Saint-Nazaire engagé dans la dynamique des éoliennes en mer

Infrastructures terrestres : Saint-Nazaire engagé dans la dynamique des éoliennes en mer

10 juin 2020
Chantiers de l’AtlantiqueEMREoliennesNSNPParc du Banc de GuérandeSaint-NazaireSous-station électrique

Prévue pour 2022, la réalisation du premier parc éolien français en mer va bouleverser le quotidien de Nantes Saint-Nazaire Port durant plusieurs mois. De nombreuses infrastructures sont d’ores et déjà opérationnelles. D’autres sont en cours d’adaptation pour que tout soit fin prêt le Jour J.



Dès 2014 et l’attribution du marché, le consortium chargé de la réalisation du parc du banc de Guérande a anticipé ses besoins. Il a notamment réservé une zone de 12 hectares en bord à quai sur les bassins de Saint-Nazaire pour y assembler ses futures éoliennes. À l’époque, Nantes Saint-Nazaire Port a lancé d’importants travaux pour dégager de la place : déménagement du terminal sablier vers Montoir, déplacement du parc à tôles des Chantiers de l’Atlantique, dépollution, démantèlement d’une quinzaine de blockhaus…

Parallèlement, le quai de la Prise d’eau a été renforcé pour pouvoir accueillir des colis lourds.

Grâce à ces travaux, Anémos, la filiale des Chantiers de l’Atlantique, a déjà pu livrer deux sous-stations électriques. Pour faciliter la manutention des futurs éléments d’éoliennes, le quai Est de la forme Joubert devait aussi être adapté. Ces travaux viennent de démarrer. « C’est là que seront pré-assemblés les éléments des éoliennes pour être ensuite chargés par le navire jack-up Vole au vent, de la société Jan de Nul, chargé de faire la rotation entre Saint-Nazaire et le banc de Guérande pendant la période d’installation », explique Ludovic Bocquier, Responsable de la business unit Énergies de Nantes Saint-Nazaire Port.



Des éoliennes pré-assemblées à quai

La zone de 12 hectares permet de stocker une quarantaine d’éoliennes. Au total ce sont bien 80 éoliennes qui seront installées depuis ce site de pré-assemblage. Les mâts et les pales arriveront par voie maritime. Les nacelles, fabriquées à Montoir, seront également acheminées sur place par voie maritime, et de manière ponctuelle par la route, via le boulevard des Apprentis. Les premiers arrivages sont programmés en 2021. Une fois l’ensemble des composants livrés, le pré-assemblage s’effectuera en bord à quai à partir du début de l’année 2022, la pose devant débuter au printemps et se poursuivre jusqu’à l’été.



« La contribution du Port à ce grand projet ne se limite pas aux éoliennes », souligne Ludovic Bocquier. De nombreuses autres opérations vont mobiliser les infrastructures et savoir-faire portuaires, et en premier lieu, celles liées à la sous-station électrique. Cette dernière sera livrée par Anémos depuis le quai de la Prise d’eau. Les câbles reliant les éoliennes à la sous-station (plus de 100 km de long) transiteront par le terminal à marchandises diverses et conteneurs (TMDC), leur manutention étant assurée par TGO. Le raccordement du futur parc éolien nécessite la mise en place de fourreaux au niveau de l’interface terre-mer, sous la plage de la Courance. Ceux-ci, d’une longueur de 360 mètres, ont été assemblés sur une parcelle portuaire à Paimbœuf. Un convoi nautique d’envergure permettra de les acheminer par flottaison jusqu’à leur site d’enfouissement.

Centre de coordination au Petit-Maroc

Pendant les 22 mois que dureront les opérations d’installation du parc du banc de Guérande, un centre de coordination regroupant jusqu’à 80 personnes sera installé dans le quartier du Petit-Maroc. Trois pontons situés à l’extérieur du port, du côté de l’écluse Est serviront à accueillir quotidiennement les escales de CTV (Crew transfer vessels). Ces navires assureront les rotations des nombreux techniciens intervenant sur le chantier d’installation du parc éolien offshore. « La création du parc du banc de Guérande va générer un trafic important pendant plusieurs mois, conclut Ludovic Bocquier. Nantes Saint-Nazaire Port met en place les conditions pour rendre ce trafic le plus fluide possible. Une fois en place, les infrastructures et les savoir-faire développés dans le cadre de ce projet seront autant d’atouts pour accueillir d’autres opérations similaires. »